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honorables hommes Jehan Disnematin et Pierre Jouhanneau, bourgeois de la Rochelle, contient à cet égard des détails caractéristiques ; on y voit l’énumération des divers instruments, qu’avec les « ains », c’est-à-dire les hameçons pour les morues, on emportait pour la pêche des cétacés : « Deux grandes lances à tuher baleines, une douzenne de harpons, une douzenne de petites lances, deux douzennes de basions pour emmanscher les arpons ». Pour les marsouins ou porcilles, le même navire contient deux petits harpons. Dans le Saint-Pol-de-Léon, on trouve, comme nous l’avons signalé, des engins dormants destinés à prendre sur les fonds des poissons et des crustacés.

C’est qu’en effet il n’y avait pas, il ne pouvait y avoir de mesure prohibitive. Il ne serait venu à personne, jusqu’à nos jours, l’idée qu’en dehors des poissons royaux des côtes de France, ce qui pouvait être permis ou possible pour certains produits de la mer, fût impossible ou interdit pour d’autres. Aussi désigne-t-on, dans les contrats, sous le terme général de « poissonneries », tout ce que les vaisseaux doivent apporter et apportent effectivement de Terre-Neuve. On trouve en effet, dans le même chargement, de la baleine ou de la porcille, de la morue verte, de la morue séchée, des graisses, des huiles de toutes sortes, des « poissonneries » en un mot.