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lement s’élèvent un peu. En 1541, l’avitaillement du Charles, de Bayonne, navire de 150 tonneaux, coûte 995 livres. En 1549, les avitailleurs de la Marie, de Talmond-sur-Jard, dépensent dans ce navire qui ne jauge que 50 tonneaux, 685 livres d’une part, la valeur de dix côtes de lard, c’est-à-dire dix quartiers de porc, soit 10 livres, au prix courant ; celle de sept pipes de vin qui à 5 livres 10 sols, prix d’alors, s’élève à 38 livres 10 sols ; en tout 733 livres 10 sols, mais les prix de la pêche semblent s’élever aussi.

Il est d’ailleurs bien difficile d’établir des moyennes, en présence des écarts brusques qui se constatent dans les apports et dans les prix. Tantôt c’est la disette du poisson, le mauvais temps ou la piraterie qui rendent le poisson rare sur le marché et élèvent les cours ; tantôt, au contraire, ce sont les guerres et les évènements dont la terre est le théâtre qui rendent l’écoulement de la marchandise difficile et avilissent les prix. Les variations sont bien plus brusques que de nos jours.

Ainsi un exemple à quinze ans de distance.

En 1556, le Baptiste, de Saint-Jean-de-Luz, du port de 100 tonneaux, revient à La Rochelle, avec quarante milliers de morues parées et, séchées, soixante milliers de morues vertes tant grandes que moyennes et petites, vingt barri-