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8o Produit de la pêche.


Il est bien difficile de déterminer, pour ces époques lointaines, quel pouvait être le bénéfice de la pêche. Les produits apportés sur les navires sont de nature si diverse qu’il est souvent malaisé de faire la distinction des uns et des autres, en quantité et en valeur.

Cherchons cependant quelques bases sur lesquelles nous puissions établir ce rapport.

En 1537, deux navires d’un tonnage à peu près égal font le voyage de Terre-Neuve. Le Christophe a 70 tonneaux ; le quart du navire est vendu au maître 270 livres, ce qui met sa valeur à 1,080 livres. La Marguerite, dont nous ne connaissons pas le tonnage, est montée par douze hommes ; elle doit donc être à peu près de la grandeur du Christophe. La part de pêche de l’équipage est évaluée 300 livres. Si l’équipage est au tiers, et c’est vraisemblable, en raison de « l’usance de la mer », c’est 900 livres que vaut la totalité de la pêche. Le bénéfice du bourgeois ou seigneur du navire est de 300 livres, puisqu’un tiers de la pêche est pour la coque, l’autre pour les avitailleurs, le troisième tiers pour l’équipage ; 300 livres représenteraient 27,75 pour 100 de la valeur du navire.

Quelques années plus tard, les frais d’avitail-