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que si nos pêcheurs n’ont pas actuellement à suivre sur la côte même de Terre-Neuve des bancs de morue qui ont quitté ces parages pour fréquenter des points éloignés, notamment le Grand-Banc, nul ne peut dire s’il en sera toujours ainsi ; nul ne sait, en effet, si la morue ne reviendra pas aux lieux où elle vivait jadis en grande abondance. Nul ne sait davantage si nos Terre-Neuviers n’auront pas intérêt à retrouver un jour sur cette même côte de l’île l’appât, connu sous le nom de boëtte, qui y fut longtemps préparé par nos pêcheurs. Il est enfin intéressant de ne pas sacrifier ces établissements que nos compatriotes ont pu créer sur la côte de Terre-Neuve pour la préparation des homards qui se pèchent en grande abondance dans ces parages.

M. Denys Cochin, M. Ribot et M. le ministre des affaires étrangères viennent dans les séances du 23 et du 24 janvier dernier, à la Chambre des députés, dans des discours éloquents et justement applaudis, de défendre les droits de nos populations maritimes.

Il importe donc pour la sauvegarde des intérêts français, de déterminer l’étendue de ces droits, et de chercher l’interprétation des traités, soit dans les termes mêmes de ces traités, soit dans la situation acquise par les Français dans la région de Terre-Neuve.

La première question que nous nous pose-