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Saint-Paul-de-Léon, il est convenu que les avitailleurs rochelais prendront d’abord une valeur de 1.500 livres de poisson vert pour leur avitaillement, et que le reste de la pêche sera partagé dans la proportion d’un tiers pour les avitailleurs et deux tiers pour les maîtres et équipage.

En résumé, et à tout bien considérer, la part en nature abandonnée à l’équipage paraît être tout d’abord du tiers ; des deux autres tiers, l’un revenait au corps du navire, c’est-à-dire, à l’armateur, l’autre tiers aux avitailleurs. Dans la seconde moitié du xvie siècle, une modification se produit dans le lotissement. On maintient la division par tierce partie pour la pêche du poisson sec, mais on la réduit au quart pour le poisson vert. On ne tarde pas, en effet, à s’apercevoir qu’il y a plus de peine à préparer la morue séchée qu’à rapporter simplement la morue verte. Pour la première, il faut en effet créer des établissements sur la côte de la Terre- Neuve, et attendre le poisson à sécher. Il arrive même à la fin du xvie siècle que les équipages luttent, pour obtenir une plus forte part dans la pêche. À la date du 4 octobre 1608, vingt-sept propriétaires ou armateurs de navires se proposant d’envoyer à Terre-Neuve pour établir des sécheries de poisson, s’engagent, sous peine de 1.500 livres d’amende, par navire, à partager au prorata des navires, à n’accorder au maître et à l’équipage de leurs bâtiments que