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pétué jusqu’à nos jours. Il n’est pas, en effet, un habitué de nos ports qui n’ait remarqué sur le pont de terre-neuviers, ces légers bateaux emboîtés les uns dans les autres et qui sont chargés d’étendre, sur le lieu de pêche, le périmètre d’opération de chaque équipage. Chacun de ces bateaux de nos jours, est généralement monté par deux hommes, dont l’un, le chef, porte le nom de doris.[1]

Si la conservation du navire exige la dépense d’un maître-charpentier, la santé des hommes ne doit pas être négligée. Aussi embarque-t-on parfois un maître-syrurgien, un chirurgien. On y aura d’ailleurs et plaisir et profit ; car si le maître-syrurgien panse les blessés et soigne les malades, comme chirurgien, il se chargera en outre, comme barbier, de faire tomber les

  1. Doris. On a étendu au matelot-chef de l’embarcation le nom de l’embarcation elle-même. D’après Littré, Supplément, citant la Revue des Deux-Mondes, 1874, p. 122 (1er novembre), l’embarcation s’appellerait dori, au singulier : « nom d’une embarcation américaine pour la pêche de la morue. Embarcations à la fois légères et solides qu’on voit à bord de leurs goélettes (des Américains), et qui sont connues sous le nom de doris ; ces doris remplacent avantageusement les chaloupes sur les navires de la colonie ; on les construit aujourd’hui sur les chantiers de l’île. »

    Nous ignorons l’origine du nom. Jal ne le donne pas dans son Glossaire nautique.