Page:Musset - Les Rochelais à Terre-Neuve, 1899.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ 25 ]

verte, mais l’amour du gain qui entraine dans ces parages Bretons, Normands, Rochelais et Basques, collaborateurs modestes, mais incontestables de Jacques Cartier. Aussi est-ce avec raison que les noms français naissent de toutes parts sur ces terres neuves, et que le nom de mer de France s’impose aux eaux qui les baignent.

Ceci n’est point une simple hypothèse basée sur l’abondance de la morue au marché de la Rochelle, dès le XVIe siècle, mais résulte au contraire de la connaissance que nous avons de nombreux documents inédits.

M. Harrisse, le savant américaniste, auquel la connaissance des premières conquêtes du Nouveau-Monde est plus familière qu’à tout autre, a considéré que l’on pouvait prendre l’année 1550 comme date extrême des voyages de découverte dans cette région ; il estime qu’à partir de 1550, les expéditions à Terre-Neuve sont devenues choses si communes qu’il n’y a plus intérêt à en relever ni le nombre, ni l’importance. Les recherches du savant américain ont été poussées fort loin. Il semblerait qu’il n’est pas de source importante de renseignements, tant du Nouveau-Monde que de l’Ancien, qui ait échappé à sa sagacité. Malgré ce luxe d’informations, M. Harrisse n’a pu découvrir que 54 expéditions dirigées, pendant la période qu’il embrasse, vers le Nord-Amérique. Il faut