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Les côtes françaises de l’Océan et de la Manche, les côtes de l’Espagne, l’Irlande et les régions plus ou moins éloignées du nord étaient fréquentées par les pêcheurs de nos ports pour l’approvisionnement des populations en poisson conservé. Il n’est pas douteux, et nous ne ferons qu’indiquer ici ce fait, sans insister davantage, que nos parages étaient bien plus fréquentés alors qu’aujourd’hui par toutes ces espèces, et que les pêcheurs durent faire leurs premiers voyages dans les régions du nord à la suite des poissons qui s’éloignaient de jour en jour.

Nous sommes notamment porté à croire que sans être d’une abondance extrême dans les eaux françaises, la morue y était en plus grande quantité que de nos jours, puisqu’on l’expédiait comme poisson salé.

La morue fut principalement connue sous trois noms distincts : morue, pour les Français, — bacallaos, pour les Espagnols, — cabillaud, kabeljouve ou cabliauwe pour certaines populations du nord ou même de la Méditerranée.[1]

  1. Morue. — L’étymologie du nom de la morue est assez obscure. Littré renvoie à diverses langues dans lesquelles le mot se retrouve : le wallon, molowe ; le namurien, moleuve ; molue, en Hainaut ; en Angleterre, melwel, merluche. Diez le tirerait de l’espagnol morros, qui signifie petits corps arrondis et qui s’applique particulièrement aux intestins de la morue salée et mis dans le commerce. À quoi