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Les Basques, de leur côté, ont de tout temps revendiqué la priorité de la découverte de Terre-Neuve. Ils prétendaient que la preuve de cet évènement aurait été conservée dans leurs archives, qui malheureusement furent brûlées à Saint-Jean de Luz et à Ciboure, dans les années 1372,1511 et 1636.

Voici d’après eux les origines et les causes de cette découverte. De temps immémorial les Basques pratiquaient la pêche de la baleine. Mais ce cétacé étant devenu rare et ayant fui les côtes de l’Europe, les pêcheurs basques aidés par la connaissance du compas de route et de la balestrille,[1] se mirent à la recherche de la baleine, la poursuivirent à travers l’océan, et parvinrent jusqu’à Terre-Neuve où ils en découvrirent une nouvelle espèce, à laquelle ils donnèrent le nom de Sardac-Baleac, qui, dans leur langue signifie baleine de troupe, et qui est l’origine du nom de baleine de sarde. Ils trouvèrent également à Terre-Neuve une quantité prodigieuse de morues, et y commencèrent la pêche de ces poissons, tout d’abord pour l’approvisionnement de leurs navires et en faire des salaisons pour leurs maisons. Mais ayant constaté que ces poissons se conservaient bien dans le sel et étaient de bon goût, ils se prirent

  1. C’est l’arbalestrille ou bâton de Jacob (V. Glossaire nautique, de Jal.)