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bertones, cap Race ou cap de Raz. Nous verrons, dans le cours de notre article, que les pilotes bretons étaient particulièrement recherchés des armateurs rochelais dans leurs armements pour Terre-Neuve.

Mais allons plus loin. Si nous en croyions Thévet, c’est en 1488 que les Rochelais auraient navigué dans les eaux de Terre-Neuve, c’est-à-dire deux ans avant le voyage de Christophe Colomb. Nous savons bien que l’historiographe de Henri II, qui écrivait au milieu du XVIe siècle, a laissé derrière lui une réputation de menteur ou de naïf. Nous savons que l’historien de Thou disait de lui : Falsa pro verissumma fichicia semper scriberet. Mais nous savons aussi que la critique moderne devient tous les jours moins sévère pour ce chroniqueur. Certainement, soit dans les compendieux chapitres de sa Cosmographie universelle, soit dans les ouvrages manuscrits du même auteur conservés à la Bibliothèque nationale, on trouvera des faits apocryphes, des légendes, des altérations de nom. Mais la publication de mémoires contemporains vient établir que si Thévet s’est laissé allé à répéter, après d’autres, des légendes qui avaient cours autour de lui, il a enregistré des faits, taxés pendant longtemps de fantaisistes, et dont les découvertes modernes ont établi la véracité.

Le fait de la présence des Rochelais dans les