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vraisemblablement qu’ils n’ont le droit de s’y livrer à aucune sorte de pêche. »

« Reste la question de savoir si les Français peuvent posséder sur la côte des hangards où ils feront bouillir le homard et le mettront en boîte. Il faudrait avoir l’esprit bien subtil pour exclure la construction des « chauffauds, cabanes et sécheries » s’ils ne visent pas exclusivement la préparation des morues dont le nom ne figure même pas dans le texte des traités. Dans tous les cas, cela n’empêcherait pas les Français, après avoir pêché toute sorte de poisson, d’aller les préparer sur les terres françaises voisines. Et en tout cas, les Anglais ne pourraient, en vertu des traités, se livrer à la pêche de ces crustacés : « Le homard serait donc comme un animal privilégié qui pourrait, en toute liberté, se livrer à ses ébats dans les eaux de Terre-Neuve ! »

À vrai dire, l’Angleterre elle-même n’a jamais cherché à restreindre nos droits. Les difficultés qui ont surgi, sont venues des Terre-Neuviens le jour où ceux-ci ont été dotés du self-gouvernement. Ceux-ci ont pris à tâche de rendre la situation des Français intolérable. En 1889, ils avaient cherché tout d’abord à nous priver des appâts nécessaires à la pêche, puis ils soulevèrent la question des homarderies. Malgré ces tracasseries et quoi qu’on fasse, sur le terrain des principes, des droits acquis et des traités, il