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Les premiers essais de cette pêche sédentaire furent faits au Cap de Sable, par un sieur Rivedou qui s’était embarqué à La Rochelle, avec sa femme et un certain nombre de pêcheurs, et s’approvisionna principalement de morues et de loups marins. À deux reprises différentes, Rivedou expédia en France le produit de sa pêche, mais en tira un si petit profit qu’il y renonça. Le sieur de la Giraudière s’embarqua ensuite à Nantes et vint s’établir à Ste-Marie dans le même but, mais ne réussit pas davantage, tout en ayant par ses violences contribué à la ruine des établissements de Denys. Ce fut ensuite le tour du sieur Doublet, originaire de Normandie qui forma une Compagnie, obtint pour elle la concession des îles de La Magdeleine et arriva avec deux vaisseaux montés de Basques et de Normands. Cette concession venait à l’encontre du privilège déjà accordé à Denys. Mais celui-ci laissa faire, et il ne fallut pas deux ans pour que la Compagnie renonçât à son entreprise.

En ce qui concerne Denys, ses bonnes intentions ne donnèrent pas un plus grand profit. C’est au Port Rossignol qu’il tenta son premier essai. Il avait fait une Compagnie avec le commandeur de Razilly, qui demeurait alors à La Haive, et un marchand d’Auray en Bretagne. La pêche lui réussit tout d’abord, et il envoya en Bretagne la cargaison d’un navire. Puis il