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Terre-Neuve, malgré les progrès de la civilisation.

Le dimanche, on donnait du vin aux deux repas. Pendant le cours du voyage, on servait du vin pur trois fois la semaine, le reste du temps du breuvage, c’est-à-dire, du vin allongé d’eau. Il y avait toutefois des pêcheurs qui préféraient boire du vin pur à l’aller, sauf à n’avoir que de l’eau au retour. Quant à l’eau-de-vie, elle se bornait à celle que chaque homme avait apportée dans son coffre.

Le pouvoir royal, soucieux de la vie de ses sujets, et pour éviter des abus fréquents, avait d’ailleurs été contraint de réglementer la question des vivres que les navires emportaient.

Le règlement fait par les Sables d’Olonne, le 20 avril 1729, stipulait notamment que les bateaux armant pour le grand banc devaient avoir cinq mois de vivres, sur la base de 200 livres de biscuit et une barrique et quart de vin tiré au fin pour chaque homme, à peine de 300 livres d’amende, dont un quart serait acquis au dénonciateur. Et pour éviter que, pour un plus grand profit, le maître du navire ne cherchât à prolonger la pêche outre mesure, le même règlement indiquait la quantité de vivres qui devait rester sur le navire à compter du jour où le retour s’effectuerait.

Aujourd’hui les navires se contentent d’emporter, au lieu de vin, dans des barriques en