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cacher dans les anses pour ne pas travailler. Ce n’était pas toutefois l’habitude des Basques, probablement parcequ’ils étaient doués de plus d’énergie que les autres, mais aussi parcequ’ils étaient mieux vêtus et souffraient moins de la rudesse du climat. Aussi les Basques faisaient-ils souvent de meilleure pêche, et pour cela étaient-ils traités de sorciers et étaient-ils pris en haine par les autres pêcheurs. On les accusait de faire « jouer la barette, qui est une toque qu’ils portent sur la tête et qu’ils font tourner quand ils sont en colère. »

En ce qui concerne la nourriture, elle était réglée ainsi. Le capitaine usait des provisions apportées sur le navire, des volailles qu’il y avait mises, des fruits et légumes qu’il faisait venir autour du campement ou du gibier qui foisonnait dans ces régions.

La nourriture des hommes se composait, le soir, de morue bouillie ou de petites morues grasses mises à la broche, de maquereaux, de pois et de fèves bouillis. Les matelots mangeaient par sept à chaque plat. Les garçons n’avaient que les restes. Le dimanche qui était un jour de repos, sauf aux pêcheurs à employer ce jour pour laver leur linge, on servait du lard bouilli avec des fèves et des pois. Ce jour de repos, bien gagné cependant par les rudes labeurs de la semaine dans un climat très dur, n’existe plus, paraît-il, aujourd’hui, à