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en planches pour le même usage, des brouettes etc., etc.

De son côté, le chirurgien faisait construire les vignaux ou vigneaux pour le séchage des morues. Il fallait de 30 à 50 vignaux pour un vaisseau, sur un espace de 50 à 100 pas de longueur.

Une fois tout disposé, le pêcheur appelé « bossoint », faisait ses provisions ; il remplissait de biscuit un corbillon, sorte de boîte semblable à celles dans lesquelles on expédiait les pruneaux de Tours, mais une fois plus grande. Il remplissait aussi un baril de vin étendu d’eau ; d’une barrique, on en faisait quatre ou cinq. Les chaloupes allaient préférablement à la voile, au pis aller « à la nage », car les marins étaient d’avis « qu’il n’y a que les galériens qui vont à la rame. » Chaque pêcheur choisissait son lieu de pêche, sur les battures qui lui convenaient, et quand il ne trouvait pas de poisson, changeait le lieu de pêche, ce qui s’appelait « faire dégrat. » Il y avait des navires où il se pêchait jusqu’à 30 milliers de poisson par jour. Au retour, les garçons du bord étaient chargés de laver les tabliers, les manches et autres vêtements, sous peine d’être fouettés.

Les pêcheurs n’étaient pas toujours faciles à mener ; souvent au lieu d’aller à la mer, ils préféraient « courir le marigot », c’est à dire se