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deux pièces, dont l’une fermée à clef, plus une cuisine couverte de gazon en guise de tuiles.

Le bois nécessaire était taillé dans les forêts voisines sous la conduite du chirurgien, mais il devenait de plus en plus rare, et dès le milieu du xviie siècle, il fallait aller le chercher à cinq ou six lieues.

Puis l’on construisait les échaffauts appelés aujourd’hui, « chaffauds », par un retour à la vieille forme du moyen-âge, constructions en forme de triangle, la pointe à la mer, le côté de la terre plus élevé, « comme un théâtre de comédie », pour la sécherie du poisson. Ces constructions étaient couvertes d’une voile tendue, et munies à l’intérieur d’une table nommée établi, et d’une partie réservée au sel, appelée la saline. Les Basques avaient en outre l’habitude de construire une sorte de met comme celle des pressoirs où l’on foule la vendange, hors de l’échaffaut, pour y fondre les foies au soleil et en tirer l’huile. Les autres pêcheurs se contentaient pour cela d’une chaloupe bien calfatée. Ces vaisseaux étaient appelés charniers, par les pêcheurs, sauf par les Bretons qui leur donnaient le nom de treuils.

En outre de cela, il y avait les « galaires », espèces de petits échaffauts pour apprêter la morue, les boyars ou civières à bras, les clayes pour recevoir la morue, des timbres