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excepté celui qui jette l’eau. « Peu de monde, dit un chroniqueur, voudrait être de leur compagnie ; il n’y a point de galériens qui tirent si fort à la rame qu’eux ; l’on ne parle point de boire ny de manger de crainte de retarder. » Le premier arrivé acquiert le droit d’amiral pour son capitaine. L’avantage pour celui-ci est de choisir sa place tant pour son échaffaut que pour son navire, et il a même le droit de prendre à la côte les bois des échaffauts que la mer y aurait jetés depuis la dernière campagne. Ce droit de priorité donna lieu à des conflits et fut réglementé, notamment en 1640 et 1671, par le pouvoir royal, et aussi par l’ordonnance sur la marine de 1681 et d’autres dispositions du xviiie siècle. Rentrer dans le détail de cette réglementation, ce serait dépasser les bornes de cette étude.

Une fois à la côte, on dégarnit le navire et on établit le logement qui se compose d’une grande halle à deux étages, couverte d’une voile de navire. Les côtés sont fermés avec des branches de sapins. Les lits sont faits de cordages maillés comme une raquette avec une paillasse d’herbe sèche, et les couvertures que les marins ont pu apporter, quelques-uns ne se couvrant que de leurs capots. Les pêcheurs couchent deux par deux, mais placent une perche entre eux pour ne pas s’incommoder.

Le logement du capitaine se compose de