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entière, les autres coupées par moitié selon la place dont on disposait. On commençait quelquefois à les mettre en état en cours de voyage.

Les pêcheurs, principalement les Basques, étaient pourvus de bottes sans genouillères, d’une grande garde-robe de peau de mouton avec sa laine, le côté du cuir bien huilé, et descendant plus bas que la botte ; un justaucorps de même sorte avec un capuchon, et un tablier de même peau complétaient leur équipement.

Les Rochelais, les Bordelais et les marins des îles n’étaient pas toutefois si bien équipés, et avaient rarement des objets de rechange. Ils se contentaient de petits capots de drap, munis de capuchons, et qui leur venaient plus bas que la ceinture, d’un tablier de peau de mouton, de manches de cuir ou de toile goudronnées.

Quand plusieurs navires allaient ensemble, ce qui était le cas ordinaire, puisque l’on voit constamment des flottes de Terre-neuviers ancrées à La Pallice et Chef de-Bois et partir en même temps, tous ceux qui se trouvaient au même port, à leur arrivée à Terre-Neuve, se donnaient un chef qui prenait le titre d’amiral. Voici comment cette amirauté était créée. Lorsque les bateaux se trouvaient à huit, dix ou douze lieues de terre, ils mettaient chacun une chaloupe à l’eau avec leurs meilleurs hommes et luttaient de vitesse tant à la voile qu’aux avirons ; que l’eau embarque, peu importe, personne ne bouge