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mais qui, je crois, ne peut pas déchaîner la guerre, ni motiver le ton qu’on prend quelquefois de l’autre côté du détroit. »

Cette question devait contribuer toutefois à accentuer les conflits et menaça même de se terminer par une scission entre le gouvernement britannique et le Parlement de Terre-Neuve.

En 1891, M. Ribot, alors ministre des affaires étrangères, fit signer une convention avec lord Salisbury, pour soumettre à des arbitres qui avaient été choisis, la question des homarderies et toutes autres questions que les deux gouvernements jugeraient convenable de faire juger par ces arbitres.

M. Ribot ajoute que l’arbitrage n’eut pas lieu et qu’il est encore attendu. L’honorable député en donne cette raison bien simple que le gouvernement anglais avait reçu la visite des délégués de Terre-Neuve qui avaient émis une prétention étrange : « Nous voulons bien, disaient-ils, exécuter la sentence arbitrale pendant un an, deux ans si vous nous pressez beaucoup, mais nous ne dépasserons pas un délai de trois ans », et après ils demandaient que toutes les contestations entre Français et Terre-Neuviens fussent jugées par les tribunaux de Terre-Neuve !

La question est donc toujours pendante.

Dans ces conditions, chacun, dans la mesure de ses forces, doit donc s’employer à faire la