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l’autre côté, le bout de la vergue est une fois plus gros que du côté du bras pour faire le contre-poids. Le bras servait pour hâler la voile lorsque le vent venait de l’arrière, et l’écoute qui était attachée au coin de la voile, de l’autre côté par en bas, servait à hâler la voile lorsque le vent venait de l’avant pour que la voile reçoive plus de vent ; pour obtenir ce résultat, on se servait aussi d’une perche avec laquelle on poussait la ralingue plus en avant pour que le vent donnât mieux dans la voile. Cette perche s’appelait baleston, ballestron ou valleston. Par ce moyen, s’il y avait du vent, la chaloupe était tellement couchée qu’elle embarquait de l’eau. Aussi en cette occurrence, le maître de la chaloupe avait-il besoin de toute son adresse et devait-il toujours avoir son écoute à la main. Malgré cela, il s’en perdait souvent, et plus souvent au vent arrière, la chaloupe étant alors plus malaisée à gouverner et plus sujette à virer. Les chaloupes étaient en outre pourvues d’un grappin de fer leur servant d’ancre et attaché à un câble de 60 à 80 brasses.

Pour la pêche, chaque chaloupe était munie de six lignes, d’une douzaine d’ains ou hameçons et de deux barres de plomb pour faire des calles.

Les chaloupes n’étaient pas, à cette époque, apportées entières d’Europe. On les mettait par quartiers dans le navire, les unes avec la quille