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La Rochelle et des îles voisines, et en troisième rang les Bordelais et les Bretons.

Tous les ans de 100 à 150 navires se livraient à cette pêche quand les matelots n’étaient pas retenus par le service du roi.

Bien qu’il fallut moitié moins de sel que pour le poisson vert, la dépense de l’armement était plus grande. Chaque navire avait besoin pour la sécherie de 50 hommes environ et de victuailles pour huit à neuf mois. Les armements faits à La Rochelle portent souvent cependant un nombre d’hommes inférieur à ce chiffre. Les victuailles se composaient généralement de quatre quintaux ou 400 livres pesant de biscuit et d’une pipe de vin pour chaque homme, de lard, de pois, de fèves, de morue, de hareng, de beurre, d’huile, de vinaigre et « autres petites commodités ».

Mais aussi les navires allant au poisson sec rapportaient jusqu’à 200 milliers de morues.

Le profit de chacun était à la part, pour les Basques. Les bourgeois du navire avaient deux ou trois cents parts. Le capitaine en avait « selon sa réputation » ; le reste était partagé entre le maître de grave, le pilote, les maîtres des chaloupes, les « arimiers ou bossoints », et les garçons. Si le navire apportait moins que la charge prévue, on diminuait la part de chacun au prorata. On voit, au xviie siècle, la part des Basques, dans cette pêche, varier de 20 à 100 livres de la monnaie d’alors.