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la morue séchée. La première se faisait sur plusieurs points, mais principalement sur le Grand banc.

C’étaient habituellement les marins des hâvres de Honfleur, Dieppe et autres petits ports de la Normandie, même ceux de Boulogne, de Calais, de la Bretagne, et aussi les marins d’Olonne et de tout le pays d’Aunis qui se livraient à cette pêche. Au xviie siècle les navires allant au Grand Banc atteignaient le chiffre de deux cents à deux cent cinquante. Le port des Sables-d’Olonne avait, certaines années, jusqu’à cent vaisseaux « embanqués ». Le produit de la pêche, au moins pour les trois quarts, était destiné à Paris, où la morue verte était particulièrement appréciée, surtout quand elle était fendue jusqu’à la queue.

Les navires rapportaient 30, 40 et jusqu’à 50 milliers de morues. Le minimum pour un navire de 100 tonneaux était de 20 à 25 milliers de morues ; il était monté en moyenne par 15 à 18 hommes y compris le capitaine.

Au départ de France, on chargeait pour six mois de victuailles, et la charge du navire de sel que l’on prenait à Brouage, en Oleron ou à l’Île de Ré. Comme engins, on y mettait de huit à douze lignes pour chaque homme ; les lignes avaient 80 brasses de longueur et étaient grosses comme des tuyaux de plume ; avec cela beaucoup d’ains et d’hameçons, et 12 à 15