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naître la convention signée par les ambassadeurs du roi et ceux des États-Généraux de Hollande. Il y était dit que l’entière liberté de la pêche était stipulée dans le traité d’Utrecht, y compris celle de la morue et de la baleine ; ce qui implique que si une pêche pouvait être considérée comme exceptionnelle, c’était celle de la baleine et de la morue, et que tout autre était normale.

Dans le mémoire adressé le 14 novembre 1761, à Choiseul, pour protester contre l’abandon projeté du Canada, la Chambre de Commerce de La Rochelle affirme l’habitude de nos pêcheurs de pratiquer toute espèce de pêche.

« On l’a déjà dit, toutes les rivières, toutes les baies, tous les golfes du Canada abondent en poissons de toutes les espèces. Le plus avide pêcheur peut donner carrière à ses vastes désirs. Il remplira ses vaisseaux, des siècles entiers, de toutes les pêches qu’il voudra choisir, et la nature les lui reproduira avec la même prodigalité. Morues, sardines, harengs, marsouins, loups marins, vaches marines, baleines, cachalots, etc., tout se présente au dard ou à l’hameçon en si grande quantité que le pêcheur succombe presque dans des travaux si vifs et si rapides. »

Un autre exemple établira ce fait que la morue ne préoccupait pas seule les pêcheurs de Terre-Neuve.