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Denys promène ainsi le lecteur de côte en côte, et partout la pêche y est aussi variée et aussi abondante. Il n’oublie pas les loups marins, les vaches marines, les marsouins et porcilles, les espadons, les chiens de mer, les « requiems » (requins), dont le nom rappelle la mort presque assurée de ceux qui devenaient leur proie. Après avoir décrit la pêche de la morue, sur laquelle nous entrerons dans quelques détails, il indique que la pêche des saumons, des aloses, des truites et autres poissons, se fait à la « cenne » ou filets, proche la terre ; que les flétans se pêchent à la ligne, les raies, les esturgeons et les dauphins avec un harpon ; les lencornets, les goberges ou poissons Saint-Pierre, les plaises ou plies de mer avec un bâton terminé par un fer pointu. Ces indications concordent absolument avec celles des engins que l’on voit figurer dans les armements des Terre-Neuviers.

« Il se prend, dit-il encore, des homars qui sont des écrevisses de mer ; il s’en voit, répète-il, qui ont la patte au mordant si gros qu’elle peut tenir une pinte de vin ; on les prend à la coste autour des roches. Ils viennent au printemps et durent jusqu’à l’hyver. Ils se prennent au mesme fer que les plaises. C’est un fort bon manger à toutes sortes de sauces. Nous les avons nommez perdrix de mer pour leur bonté. »