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une grande quantité de gasparots que l’on salait pour l’hiver ; on en prenait quelquefois une si grande quantité que l’on était obligé de rompre l’écluse et de les jeter à la mer, « autrement ils auraient empuanty l’écluse » ; on y trouvait aussi le saumon, l’alose, le bar « qui est le maigre de La Rochelle, et qui servaient tous les printemps d’une grande manne pour ceux du pays. »

Aux environs du cap Sable, on venait avec des barques faire la pêche des loups marins, principalement au mois de février lorsque les petits y étaient. Les pêcheurs allaient autour de ces îles avec de fort bâtons, les pères et les mères fuyaient à la mer, et on arrêtait les petits en leur donnant un coup de bâton sur le nez, ce « dont ils meurent ». On va pour cela le plus vite qu’on peut, car les péres et mères étant à la mer font un grand bruit qui donne l’alarme aux petits et les font fuir. On en tuait jusqu’à huit cents par jour. Il fallait trois ou quatre petits pour faire une barrique d’une huile qui est bonne à manger fraîche, et aussi bonne à brûler que de l’huile d’olive.

Ailleurs Denys signale des coquillages, comme « cocques, bourgos, moulles, coutillières et autres coquilles et des houmars qui sont écrevisses de mer ; il y en a, dit-il, « dont la coquille de la patte de devant tient une pinte et plus. »