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Après avoir parlé des morues, des saumons, de l’esturgeon, du hareng, Champlain continue ainsi : « Il y a grand nombre de marsouins blancs, dans le fleuve Saint-Laurens, lesquels on peut pescher, et en tirer des huilles excellentes, et en telle quantité, que chacun de ces poissons en peut rendre deux barriques. On en peut aussi tirer des loups marins qui augmentent le trafic par la bonté et l’usage de leurs peaux.

Il se trouve aussi des bestes surnommées à la grand dent, autrement vaches marines qui se trouvent et se peuvent prendre en certaines isles du pais, desquelles on tire l’huile, et se sert-on des dents de ces animaux ; le cent desquelles dents on sait valoir plus de cent livres.

Il se fait aussi pesches d’anguilles dans ledit fleuve en sa saison, lesquelles sont très bonnes et bien nécessaires en ces provinces, estant sallées en des barils, et qui se débitent en plusieurs contrées dudit pays.

La pesche des baleines et les huiles qu’on en retire ne se peut oublier, vu qu’on en pesche en plusieurs lieux, et en charge-on nombre de vaisseaux.

On ne met point en ce rang les autres, poissons comme les truittes, congres, roussettes, barbues, bars et autres que n’avons pas par deçà. »

Et plus loin : « Ce golfe Saint-Laurens con-