Page:Musset - Les Rochelais à Terre-Neuve, 1899.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ 99 ]

dans des peaux d’orignac en guise de tonneaux. Il y avait aussi une grande quantité de harengs, un certain poisson nommé pouano qui fraye sous la glace ; des chiens de mer dont les peaux sont recherchées par les menuisiers pour adoucir leur bois, des merlus réputés meilleurs que les morues, des palourdes aussi grosses que des huîtres, des coques, des châtaignes de mer, poisson fort goûté, disent les voyageurs, bien qu’on le classe aujourd’hui parmi les échinides.

On y pêchait enfin des « crappes, des homards ou cancres de mer », des chevaux de mer, nommés aujourd’hui des morses et auxquels on est plus disposé, en ce temps, à donner le nom de vaches de mer « vu qu’elles approchent plus de la ressemblance de la vache que du cheval », et que les mariniers d’alors, avaient baptisés « la beste à la grant dent ».

Il y avait également les baleines, surtout à l’embouchure du Saint-Laurent, à l’île de Brion, aux Sept-Îles près de la rivière de Ghischedec, et enfin la morue dont nous avons relevé les divers noms européens et que les naturels appelaient apegé.

Un Mémoire en requête, de Champlain, pour la continuation du paiement de sa pension, probablement de l’année 1630, mémoire découvert et publié par M. Gabriel Marcel, contient également des détails curieux sur les pêches que l’on pouvait pratiquer à la Nouvelle-France.