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moi ; j’étais épuisé de fatigue. Je m’assis dans un fauteuil ; peu à peu mes idées se troublèrent ; je portai la main à mon front ; il était baigné de sueur. Une fièvre violente faisait trembler tous mes membres ; je n’eus que la force de me traîner à mon lit avec l’aide de Larive. Toutes mes pensées étaient si confuses que j’avais à peine le souvenir de ce qui s’était passé. La journée s’écoula ; vers le soir j’entendis un bruit d’instruments. C’était le bal du dimanche, et je dis à Larive d’y aller, et de voir si madame Pierson y était. Il ne l’y trouva point ; je l’envoyai chez elle. Les fenêtres étaient fermées ; la servante lui dit que sa maîtresse était partie avec sa tante ; et qu’elles devaient passer quelques jours chez un parent qui demeurait à N***, petite ville assez éloignée. En même temps il m’apporta une lettre qu’on lui avait remise. Elle était conçue en ces termes :

« Il y a trois mois que je vous vois et un