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Je demeurai sur le gazon. Je m’attendais à ce qu’elle m’avait dit ; ma résolution fut prise aussitôt, et je me décidai à partir. Je me relevai le cœur navré, mais ferme, et je fis le tour du jardin. Je regardai la maison, la fenêtre de sa chambre ; je tirai la grille en sortant, et après l’avoir fermée, je posai mes lèvres sur la serrure.

Rentré chez moi, je dis à Larive de préparer ce qu’il fallait, et que je comptais partir dès qu’il ferait jour. Le pauvre garçon en fut étonné ; mais je lui fis signe d’obéir et de ne pas questionner. Il apporta une grande malle, et nous commençâmes à tout disposer.

Il était cinq heures du matin, et le jour commençait à paraître, lorsque je me demandai où j’irais. À cette pensée si simple, qui ne m’était pas encore venue, je me sentis un découragement irrésistible. Je jetai les yeux sur la campagne, regardant çà et là l’horizon. Une grande faiblesse s’empara de