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je point entendu parler d’elle ? Elle vient seule dans cette chaumière, à cette heure ? Là où le danger ne l’appellera plus, elle ira en chercher un autre ? Oui, à travers tous ces orages, toutes ces forêts, toutes ces montagnes, elle va et vient, simple et voilée, portant la vie là où elle manque, dans cette petite tasse fragile, caressant sa chèvre en passant. C’est de ce pas silencieux et calme qu’elle marche elle-même à la mort. Voilà ce qu’elle faisait dans cette vallée, pendant que je courais les tripots : elle y est sans doute née, et on l’y ensevelira dans un coin du cimetière,