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père, il en avait pris quelque chose de ses manières habituelles. Tandis que je me promenais dans la chambre, après dîner, allant et venant de long en large, je l’entendais qui en faisait autant que moi dans l’antichambre ; quoique la porte fût ouverte, il n’entrait jamais et nous ne nous disions pas un mot ; mais de temps en temps nous nous regardions pleurer. Les soirées se passaient ainsi, et le soleil était couché depuis longtemps lorsque je pensais à demander de la lumière, ou lui à m’en apporter.

Tout était resté dans la maison dans le même ordre qu’auparavant, et nous n’y avions pas dérangé un morceau de papier. Le grand fauteuil de cuir dans lequel s’asseyait mon père était auprès de la cheminée ; sa table, ses livres placés de même ; je respectais jusqu’à la poussière de ses rayons, qu’il n’aimait pas qu’on lui dérangeât pour les nettoyer. Cette maison solitaire, habituée