y rien distinguer, ni les rires, ni les chansons, pas même les cris.
« Qu’en pensez-vous ? me dit Desgenais. — Rien, répondis-je ; je me bouche les oreilles et je regarde. »
Au milieu de ce bacchanal la belle Marco restait muette, ne buvant pas, appuyée tranquillement sur son bras nu et laissant rêver sa paresse. Elle ne semblait ni étonnée ni émue. « N’en voulez-vous pas faire autant qu’eux ? lui demandai-je ; vous qui m’avez offert du vin de Chypre tout à l’heure, ne voulez-vous pas y goûter aussi ? » Je lui versai, en disant cela, un grand verre plein jusqu’au bord ; elle le souleva lentement, le but d’un trait, puis le reposa sur la table et reprit son attitude distraite.
Plus j’observais cette Marco, plus elle me paraissait singulière ; elle ne prenait plaisir à rien, mais ne s’ennuyait non plus de rien. Il paraissait aussi difficile de la fâcher que de