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pudeur, avec un si doux et si pur abandon, qu’on ne sait si ce qu’on ressent près d’elles est du désir ou de la crainte, et si en les serrant sur son cœur on se pâmerait ou on les briserait comme des roseaux. L’Allemagne, où l’on a inventé cette danse, est à coup sûr un pays où l’on aime.

Je tenais dans mes bras une superbe danseuse d’un théâtre d’Italie, venue à Paris pour le Carnaval ; elle était en costume de Bacchante, avec une robe de peau de panthère. Jamais je n’ai rien vu de si languissant que cette créature. Elle était grande et mince, et, tout en valsant avec une rapidité extrême, elle avait l’air de se traîner ; à la voir, on eût dit qu’elle devait fatiguer son valseur ; mais on ne la sentait pas, elle courait comme par enchantement.

Sur son sein était un bouquet énorme, dont les parfums m’enivraient malgré moi. Au moindre mouvement de mon bras, je la