Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. I, 1836.djvu/201

Cette page n’a pas encore été corrigée

ait de commun entre ces jeunes et leurs maîtresses ? le corps, et rien de plus. Et que fait la pensée pendant ce temps-là ? Durant les temps de dépravation universelle, la Régence, par exemple, les femmes étaient aussi débauchées que les hommes ; maintenant, non seulement les hommes seuls le sont, mais une petite partie des hommes. Et lesquels ? précisément peut-être les plus distingués, la meilleure partie de la jeunesse. Ce sont eux qu’un besoin d’action insurmontable, et les facultés souvent les plus nobles, poussent dans cette voie.

Qu’est-ce que cela prouve ? trois choses claires : que la prostitution n’est plus de ce monde, que la débauche meurt, et que la jeunesse de France, quand elle s’enivre, lève son verre avec des mains qui ont soif d’une épée.