Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. I, 1836.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée

nobles et les organisations les plus belles s’y laissent prendre. Cela leur paraît hardi et dangereux ; ils se font ainsi prodigues d’eux-mêmes ; ils s’attachent sur la débauche comme Mazeppa sur sa bête sauvage ; ils s’y garrottent, ils se font Centaures ; et ils ne voient ni la route de sang que les lambeaux de leur chair tracent sur les arbres, ni les yeux des loups qui se teignent de pourpre à leur suite, ni le désert, ni les corbeaux.

Lancé dans cette vie par les circonstances que j’ai dites, j’ai à dire maintenant ce que j’y ai vu.

La première fois que j’ai vu de près ces assemblées fameuses qu’on appelle les bals masqués des théâtres, j’avais entendu parler des débauches de la Régence, et d’une reine de France déguisée en marchande de violettes. Je trouvai là des marchandes de violettes déguisées en vivandières. Je m’attendais à du libertinage ; mais en vérité il n’y en a point