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à faire de tous ces petits résultats un être abstrait et régulier que nous appelons notre prudence ou notre volonté. Puis passe un coup de vent ; et voilà la moindre de ces flèches, la plus légère, la plus futile, qui s’enlève à perte de vue, par-delà l’horizon, dans le sein immense de Dieu.

Avec quelle violence nous sommes saisis alors ! Que deviennent ces fantômes de l’orgueil tranquille, la volonté et la prudence ? La force elle-même, cette maîtresse du monde, cette épée de l’homme dans le combat de la vie, c’est en vain que nous la brandissons avec colère, que nous tentons de nous en couvrir pour échapper au coup qui nous menace ; une main invisible en écarte la pointe, et tout l’élan de notre effort, détourné dans le vide, ne sert qu’à nous faire tomber plus loin.

Ainsi, au moment où je n’aspirais qu’à me laver de la faute que j’avais commise, peut-être