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GAMIANI

Je passais ma vie à supplier le ciel de m’épargner les peines de l’enfer.

Ma tante m’inspirait ces craintes, sans les tempérer jamais par la moindre preuve de tendresse. Je n’avais d’autre douceur que mon sommeil. Mes jours passaient tristes comme les nuits d’un condamné.

Parfois seulement, ma tante m’appelait le matin dans son lit. Alors, ses regards étaient doux, ses paroles flatteuses. Elle m’attirait sur son sein, sur ses cuisses, et m’étreignait tout à coup dans des embrassements convulsifs ; je la voyais se tordre, renverser la tête et se pâmer avec un rire de folle.

Épouvantée, je la contemplais immobile, et je la croyais atteinte d’épilepsie.

À la suite d’un long entretien qu’elle eut