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donné ce précieux trésor. L’histoire est singulière et vaut la peine d’être contée.

La supérieure, que j’appellerai maintenant Sainte, était fille d’un capitaine de vaisseau. Sa mère, femme d’esprit et de raison, l’avait élevée dans tous les principes de la sainte religion, ce qui n’empêcha pas que le tempérament de la jeune Sainte ne se développât de très bonne heure. Dès l’âge de douze ans, elle ressentait des désirs insupportables, qu’elle cherchait à satisfaire par tout ce qu’une imagination ignorante peut inventer de plus bizarre.

La malheureuse se travaillait chaque nuit. Ses doigts insuffisants gaspillaient en pure perte sa jeunesse et sa santé. Un jour, elle aperçut deux chiens qui s’accouplaient. Sa curiosité lubrique observa si bien le mécanisme et l’action de chaque sexe, qu’elle comprit mieux désormais ce qui lui manquait. Sa science acheva son supplice. Vivant dans une maison solitaire, entourée de vieilles servantes, sans jamais voir un homme, pou-