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à toi, reviens… Si je te presse ainsi sur moi, c’est par amour. Je t’aime tant, toi ma vie, toi mon âme. Tu ne peux donc pas me comprendre… Va ! je ne suis pas méchante, ma petite, ma chérie… Non, je suis bonne, bien, bonne, puisque j’aime. Vois dans mes yeux, sens comme mon cœur bat. C’est pour toi, pour toi seule. Je ne veux que ta joie, ton ivresse en mes bras. Reviens à toi, reviens sous mes baisers. Oh ! folie, je l’idolâtre, cette enfant !

Fanny

Vous me tuerez. Mon Dieu ! laissez-moi donc enfin ; vous êtes horrible.

Gamiani

Horrible ! horrible ! Qui peut donc t’inspirer tant d’horreur ! Ne suis-je pas jeune encore ? Ne suis-je pas belle aussi ? On me le dit partout. Et mon cœur ! En est-il un plus capable d’aimer ? Le feu qui me consume, qui me dévore, ce feu brûlant de l’Italie qui redouble mes sens et me fait triompher, alors que tous