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chair et d’os, jouissance de brute, rapide, dévorante, mais qui ne venait que du sang.

Le sommeil arrêta enfin toutes ces fureurs.

Après cinq heures d’un calme bienfaisant, je me réveillai le premier.

Le soleil brillait déjà de tous ses feux ; les rayons perçaient joyeusement les rideaux et se jouaient en reflets dorés sur les riches tapis, les étoffes soyeuses.

Ce réveil enchanteur, coloré, poétique, après une nuit immonde, me rendait à moi-même ; il me semblait que j’échappais à un cauchemar affreux, et j’avais près de moi, dans mes bras, sous ma main, un sein doucement agité, sein de lis et de roses, si frêle et si pur, qu’à l’effleurer seulement du bout des lèvres on eût pu craindre de le flétrir. Ô la délicieuse créature ! Fanny, dans les bras du sommeil, demi-nue, sur un lit à l’orientale, réalisait tout l’idéal des plus beaux rêves. Sa tête reposait gracieusement penchée sur son bras arrondi ; son