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nerveux m’enlacent ; je ne savais quoi de chaud, de tendu, vint battre mes cuisses, se glisser plus bas et me pénétrer subitement. À ce moment je crus être fendue en deux. Je poussai un cri affreux que couvrirent aussitôt des éclats de rire. Deux ou trois secousses terribles achevèrent d’introduire en entier le rude fléau qui m’abîmait. Mes cuisses saignantes se collaient aux cuisses de mon adversaire ; il me semblait que nos chairs s’entremêlaient pour se fondre en un seul corps. Toutes mes veines étaient gonflées, mes nerfs tendus. Le frottement vigoureux que je subissais et qui s’opérait avec une incroyable agilité, m’échauffa tellement que je crus avoir reçu un fer rouge.

Je tombai bientôt dans l’extase, je me vis au ciel. Une liqueur visqueuse et brûlante vint m’inonder rapidement pénétra jusqu’à mes os, chatouilla jusqu’à la moelle… oh ! c’était trop… je fondais comme une lave ardente… Je sentais courir en moi un fluide actif, dévorant, j’en provoquai l’éjaculation par secousses