Ces paroles étaient à peine prononcées, que je me sentis battue de verges, de nœuds de corde garnis de pointes de fer. Je me cramponnai au prie-Dieu, je m’efforçai d’étouffer mes cris, mais en vain, la douleur était trop forte. Je m’élançai dans la salle en criant : Grâce ! grâce ! je ne puis supporter ce supplice, tuez-moi plutôt. Pitié ! Je vous prie…
— Misérable lâche, s’écria ma tante indignée, il vous faut mon exemple !
À ces mots, elle s’exposa bravement toute nue, écartant les cuisses, les tenant élevées.
Les coups pleuvaient ; le bourreau était impassible. En un instant, les cuisses furent en sang.
Ma tante restait inébranlable, criant par moments : plus fort… ah ! plus fort encore !
Cette vue me transporta, je me sentis un courage surnaturel, je m’écriai que j’étais prête à tout souffrir.
Ma tante se releva aussitôt et me couvrit de baisers brûlants, tandis que le moine liait mes mains, plaçait un bandeau sur mes yeux.