Elle revint avec trois bouteilles et deux verres.
— Voyons, que veux-tu ? du rhum, de l’eau-de-vie ou de l’absinthe ?
— Je vous remercie ; je n’aime que l’eau rougie, et dans ce moment je n’ai pas soif.
— Qu’est-ce que cela me fait ! Je veux que tu boives !
— Non ! lui répondis-je résolument.
Il jura comme un templier, et ayant rempli son verre d’absinthe, il l’avala d’un trait.
— À toi, maintenant, bois ou je te bats !
Il remplit deux verres et m’en apporta un en chancelant. Je le regardai s’avancer vers moi, un peu effrayée de sa menace, mais bien décidée à ne pas céder.
Je pris tranquillement le verre qu’il m’offrait et je jetai le contenu dans la cheminée.
— Oh ! dit-il en me prenant la main et en me faisant tourner sur moi-même, mais sans me faire du mal, tu es désobéissante, tant mieux ! j’aime autant cela…
Il prit une poignée de louis dans une de ses mains, un verre plein de l’autre :
— Bois, me répéta-t-il, et je te les donnerai.