Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 7 —

Un jeune homme, qui jusqu’alors s’était contenté d’écouter la conversation d’un air rêveur, sembla s’éveiller à ces derniers mots et prenant la parole : « Messieurs, dit-il, si vous consentez à vous réunir de nouveau ici dans trois jours, j’espère vous convaincre qu’il est facile de produire un ouvrage de haut goût sans employer les grossièretés qu’on a coutume d’appeler des naïvetés chez nos bons aïeux, tels que Rabelais, Brantôme, Béroalde de Verville, Bonaventure Desperriers, et tant d’autres, chez lesquels l’esprit gaulois brillerait d’un éclat tout aussi vif, s’il était débarrassé des mots orduriers qui salissent notre vieux langage. »

La proposition fut acceptée par acclamation, et trois jours après, notre jeune auteur apporta le manuscrit de l’ouvrage que nous présentons aux amateurs.

Chacun des assistants voulut en posséder une copie, et l’indiscrétion de l’un d’entre eux permit à un éditeur étranger de l’imprimer en 1833, dans le format in-4o et orné de grandes gravures coloriées.

Cette édition, très incorrecte, fut suivie d’une