Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 97 —

et pratique un espace facile que la lubrique bête met de suite à profit. Huit pouces francs, bien prononcés, saillaient à ravir. Tant de richesse épouvanta d’abord notre pucelle. Toutefois, le diable la pressant, elle osa voir de plus près ; sa main toucha, caressa. Le singe tressaillit à tout rompre ; sa grimace était horrible. Sainte, effrayée, crut voir Satan devant elle. La peur la retint. Elle allait se retirer lorsque un regard jeté sur la flamboyante amorce réveille tous ses désirs. Elle s’enhardit aussitôt, relève ses jupes d’un air décidé et marche bravement à reculons, le dos penché vers la pointe redoutable. La lutte s’engage, les coups se portent, la bête devient l’égale de l’homme. Sainte est embestialisée, dévirginisée, ensinginée. Sa joie, ses transports éclatent en une gamme de oh ! et de ah ! mais sur un ton si élevé que la mère entend, accourt et vous surprend sa fille bien nettement enchevillée, se tortillant, se débattant et déjectant son âme.