brodé et des pantalons imitant les culottes turques. Un bruit épouvantable se fait entendre, c’est l’ouverture. L’orchestre intérieur (car, tandis qu’on paradait dans le cirque, on continuait d’appeler au dehors les spectateurs à sons de trompe), l’orchestre intérieur était composé de six cors de chasse, tous faux, et d’un trombone dont jouait une très jeune et très belle femme. Un Chinois s’élance dans l’arène. Il a pour bonnet le haut d’un parasol, pour culottes des caleçons fort sales et le reste à l’avenant. Quant aux autres faiseurs de tours qui lui succèdent, ab uno disce omnes.
« Enfin, après bien des tours de force et bien des gambades, tous sortirent de l’arène pour céder la place à un monstrueux éléphant qui fut le théâtre de ma vaillance. Cet animal fort intelligent exécuta toutes sortes de tours, à la volonté de son cornac. Lorsqu’il eut salué la compagnie, M. le chevalier Joanny nous expliqua comment, dans l’Inde, au lever du soleil, « ces animaux, par une sorte d’instinct de la religion, saluent l’astre majestueux du jour. » — Où diable la religion va-t-elle se nicher !
« Lorsque l’éléphant prit un balai pour balayer la salle, M. le chevalier, qui accompagnait toujours de quelque judicieuse réflexion chaque action du monstrueux mais intelligent quadrupède, nous apprit que, dans l’Inde, « les petites maîtresses se servaient de semblables femmes de chambre pour nettoyer leurs