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XVI

Le célèbre Liszt avait un élève nommé Hermann, qui depuis est devenu un saint homme. Hermann jouait souvent du piano, en petit comité, pour deux ou trois amis. Alfred aimait son talent de pianiste et de compositeur. Tandis que le musicien improvisait, le poète cherchait de son côté des vers sur le rythme du morceau. Ils composèrent ainsi ensemble trois chansons : Bonjour, Suzon !Non, Suzon, pas encore ! et Adieu, Suzon ! Une autre mélodie du même maestro, sur des paroles italiennes, servit plus tard à faire la barcarole que chante Steinberg dans Bettine. Un beau jour, au printemps de 1845, Hermann disparut : la grâce l’avait touché subitement. On apprit longtemps après qu’il était carme déchaussé dans un couvent du midi de la France.