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ticle avait paru le 1er), dans laquelle la veuve du grand Garcia s’exprime ainsi : « Cet article est charmant, et la critique excellente. Nous tâcherons de profiter des bons conseils qu’il nous donne ; et, pour commencer, nous aurons le fauteuil, pour la prochaine fois, quoique Émilia dise : Al suol giacente, ce qui veut dire par terre, ou sur le plancher gisant. Mais cela nous est égal. Mon pauvre mari arrivait dans sa chambre, absorbé par ses pensées jalouses et poignantes ; il s’asseyait dans un siège quelconque de l’époque, et, en se levant, il le disposait d’une certaine façon sans en avoir l’air, pour que la Pasta pût s’y laisser tomber sans affectation. Mais, pour à présent, assez causer. »

Depuis ce jour, mademoiselle Garcia s’évanouit dans le fauteuil, et laissa aux autres Desdemones, qui ne sentaient pas, à beaucoup près, aussi vivement qu’elle, les mouvements exagérés et les chutes étudiées d’avance. L’article de la Revue n’eût-il été bon qu’à cela, ce serait encore quelque chose ; mais, au dernier paragraphe, le poète donnait à la débutante et au public français des avis qu’ils auraient bien fait de suivre, et qui, sous la forme d’un souhait, ont pris avec le temps tous les caractères d’une prophétie.


« Que deviendra maintenant Pauline Garcia, disait-il ? Personne ne doute de son avenir ; son succès est certain, il est constaté ; elle ne peut que s’élever plus haut. Mais que