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près ! » — Comme s’il n’en eût pas eu lui-même plein la tête !

D’autres conversations avec Pauline Garcia, sur la musique et le théâtre, le confirmèrent dans la persuasion qu’elle réussirait, avec de la prudence et un peu de savoir-faire, à recueillir la succession de la Malibran. Cette année 1838 était celle des espérances. Ne fallait-il pas une cantatrice adorée pour la future cour de France et pour le moment prévu de la renaissance des arts ? Le hasard l’avait choisie exprès du sang des Garcia. C’était une prédestination évidente. Deux événements nouveaux vinrent encore ajouter aux brillantes promesses de l’avenir : la naissance du comte de Paris et les débuts de mademoiselle Rachel. Dans les premiers jours d’août, le canon annonçait à la population l’heureuse délivrance de madame la duchesse d’Orléans. La couronne de Juillet avait devant elle deux générations d’héritiers. Alfred crut devoir témoigner au prince qui l’honorait de son amitié la part qu’il prenait au bonheur de la famille royale. Il composa des vers sur ce sujet, le jour même, et le morceau était achevé quand on apprit par le Moniteur les noms et titres du nouveau-né. Son père avait voulu le mettre sous la protection particulière de la ville de Paris.

Trois jours après la naissance du prince, le 1er septembre 1838, la Revue des Deux-Mondes publia des stances que les amis de l’auteur firent connaître au