d’impôt, et aujourd’hui elle ose attaquer une bien plus grande puissance, la compagnie de Jésus. Elle y succombera ; mais elle a des armes, et, avant de périr, elle se défendra.
— Eh bien ! madame, qu’y puis-je faire ?
— Je vais vous le dire. M. de Choiseul est à moitié brouillé avec M. de Bernis ; ils ne sont sûrs, ni l’un ni l’autre, de ce qu’ils voudraient essayer. Bernis va s’en aller, Choiseul prendra sa place ; un mot de vous peut en décider.
— En quelle façon, madame, je vous prie ?
— En laissant raconter votre visite de l’autre jour.
— Quel rapport peut-il y avoir entre ma visite, les jésuites et le parlement ?
— Écrivez-moi un mot : la marquise est perdue. Et ne doutez pas que le plus vif intérêt, la plus entière reconnaissance…
— Je vous demande encore bien pardon, madame, mais c’est une lâcheté que vous me demandez là.
— Est-ce qu’il y a de la bravoure en politique ?
— Je ne me connais pas à tout cela. Madame de Pompadour a laissé tomber son éventail devant moi ; je l’ai ramassé, je le lui ai rendu ; elle m’a remercié, elle m’a permis, avec cette grâce qu’elle a, de la remercier à mon tour.
— Trêve de façons : le temps se passe ; je me nomme la comtesse d’Estrades. Vous aimez mademoiselle d’Annebault, ma nièce ; … ne dites pas non, c’est inutile ;